Campagne de prélèvements de vers de terre 2019

Les vers de terre sont les organismes facilement observables parmi les plus connus de la pédofaune. Vu leur place centrale dans la fertilité biologique des sols et leur fort réactivité aux pratiques agricoles, ils sont aussi considérés comme des espèces parapluies, porte-paroles de la bonne santé des sols.
Ce sont des auxiliaires essentiels pour l’agriculture mais ils demandent tout de même un peu d’attention pour se plaire dans les sols agricoles :

  • Limiter le travail du sol (limiter la profondeur de travail, le nombre de passages et les outils animés) ;
  • Les nourrir en suffisance et régulièrement (restitution de matière organique, racines, engrais verts, apport régulier de MO) ;
  • Conserver un sol en bon état structural, sans compaction (Attention aux charrois dans les parcelles et aux semelles de travail de sol) ;
  • Limiter la fumure minérale et contrôler le pH, utiliser un maximum de fumures organiques.

En échange de cela, les vers de terre s’occuperont d’:

  • Aérer et structurer le sol ; 
  • Augmenter l’infiltration de l’eau ;
  • Stabiliser le sol et limiter les risques d’érosion ;
  • Décomposer les débris végétaux et fertiliser le sol ;
  • Améliorer la croissance racinaire et la vigueur des plantes ;
  • Gérer les ravageurs de culture ;

Durant le printemps 2019, Greenotec a réalisé près de 50 comptages de vers de terre à travers la Wallonie. Les champs échantillonnés étaient tous implantés en céréale (froment en majorité), pour conserver une base commune. Dans chaque champ, les vers ont été dénombrés à l’aide d’un test mixte moutarde-bêche (https://ecobiosoil.univ-rennes1.fr/page/protocole-moutarde-tri-manuel). Ils ont ensuite été identifiés et pesés.

Les résultats obtenus sont présentés dans le graphique ci-dessous. (Un point = une parcelle)

Il est évident que même si tous les comptages ont été réalisé dans la même culture, à savoir une céréale d’hiver, l’historique de la parcelle et la place de la céréale dans l’assolement (e.g. après légume ou après colza) joue énormément. Les comptages permettent de connaitre la situation actuelle au sein de la parcelle, reflet de son état de santé biologique.

La quantité de vers de terre varie très fort d’un champ à l’autre, allant de 40kg à 1770kg/ha ! Les meilleurs résultats sont obtenus respectivement dans deux blés de colza associé (AC) et dans un mélange épeautre/lentille suivant une pomme de terre, qui suivait elle-même 3 ans de luzerne (BIO). Les moins bons résultats sont obtenus dans les rotations légumières intensives, en Bio ou non, où le sol est fortement travaillé.

Ces résultats interpellant nous montrent que les cultures les plus rentables sont en général les plus néfastes pour les vers de terre... A nous de trouver des compromis pour allier rentabilité et préservation de l'environnement.