La betterave sucrière est l’une des cultures sarclées les plus emblavées dans les fermes wallonnes. Elle est souvent implantée après un travail profond du sol (labour/décompactage) et sa faible couverture printanière en fait l’une des cultures les plus problématiques au niveau du ruissellement et des coulées de boue. Ces problématiques sont, entre autres, dues aux faibles capacités d’infiltration des parcelles et à la faible stabilité structurale des sols travaillés.
Afin de réduire ces risques et d’améliorer leurs sols, de nombreux agriculteurs mettent en place des pratiques de conservation des sols (couverture maximale du sol, réduction de l’intensité de travail du sol, diversification de la rotation). En culture de betterave sucrière, ces principes se traduisent par : une destruction tardive du couvert d’interculture (en période de gel, voire jusqu’au semis dans le cas de couverts non gélifs ou non gelés) ; un travail du sol superficiel (TCS) ou inexistant (semis direct) ; un allongement du temps de retour aux cultures sensibles à l’érosion. Ces pratiques sont prometteuses, mais leur impact direct sur la fertilité physique, chimique et biologique du sol reste à démontrer sur base de données de terrain.
Nous avons donc établi la question suivante : la capacité d’infiltration de l’eau dans le sol et la stabilité structurale du sol, en tant que paramètres déterminant les risques d’érosion hydrique, sont-elles influencées par les antécédents de travaux de sol, le taux de carbone organique, les modalités de gestion du couvert d’interculture et le mode d’implantation de la betterave ? Ou plus largement : quelles sont les pratiques les plus à même de limiter les risques d’érosion hydrique en culture de betterave ?
Cette fiche technique compile les résultats d’une étude de 3 ans (2022, 2023 et 2024) menée par l’ASBL Greenotec en partenariat avec le groupe Climate Farming de la Raffinerie Tirlemontoise, le Centre de Recherche Agronomique de Wallonie (CRA-W), le Parc Naturel Burdinale-Mehaigne et Terrae, une trentaine de parcelles ont été sélectionnées en Wallonie chaque année, avec les objectifs suivants :
- Évaluation de la capacité d’infiltration de l’eau et de la stabilité structurale ;
- Détermination des facteurs pouvant influencer ces deux paramètres, tels que les caractéristiques physiques, chimiques et biologiques du sol, ainsi que les modalités de gestion de la parcelle ;
- Comparaison des performances économiques des différentes modalités de gestion.