Pour ce faire, différentes méthodes nous ont été confiées :
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le maintien de quelques placeaux non déchaumés ou non semés au sein de la parcelle, en relevant de temps en temps l’outil ou le semoir (les éteules constituant certainement une des meilleurs sources de nourriture pour l’avifaune des plaines) ;
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la juxtaposition de bandes de différentes espèces ;
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le décalage dans le temps du semis d’une même espèce influençant ainsi leur développement final et donc le parcellaire résultant ;
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une alternance dans l’espace de modes de destruction (maintien du couvert en place / broyage / labour), très intéressante surtout pour une espèce comme le lièvre qui se gîte volontiers au sein d’un labour hivernal.
Nous convenons cependant de la difficulté, voire de l’impossibilité de concilier certaines de ces méthodes en faveur de la petite faune et les impératifs liés à la production agricole. Les vitesses de ressuyage du sol sous les couverts pouvant parfois être très différentes, le semis de la culture de printemps peut s’avérer un véritable casse-tête !
2.4. Destruction des couverts
Il semble évident que tous les efforts en faveur du développement de la petite faune des plaines s’avéreraient vains si la destruction des cultures intermédiaires n’était pas réfléchie aussi dans ce sens.
En tout état de cause, il faut à tout prix éviter de les détruire mécaniquement en soirée ou pendant la nuit pour éviter de décimer les animaux qui y seraient remisés. Dans la mesure du possible, il faut également privilégier une destruction du centre de la parcelle vers l’extérieur et par bandes plutôt que de débuter par les bords de la parcelle, et idéalement à vitesse réduite.
Nous n’avons pu trouver aucune information sur l’impact potentiel des destructions chimiques sur la petite faune. .
3. Conclusions
Agronomie, législation et petite faune des plaines : l’expérience nous apprend qu’il est effectivement possible de combiner ces trois objectifs par une conception raisonnée de sa culture intermédiaire même si l’exercice peut s’avérer complexe. Le sujet semble cependant assez récent et des recherches en ce sens devraient permettre de mieux cerner les enjeux.
Article rédigé le 15/01/2009 par A. Hulpiau (ASBL Greenotec), E. Montignies (ASBL Faune & Biotopes) et S. Weykmans (ASBL Greenotec) avec la précieuse expérience de F. Panier et l’aimable collaboration de nombreux partenaires et membres de l’ASBL Greenotec qu’il serait impossible de nommer in extenso.
Source bibliographique :
HERPOEL H., GREGORY R., VORISEK P. (2008). Europe’s farmland birds continue to suffer from agriculture policy – EU unlikely to meet its 2010 biodiversity target. Media Release. Brussels and Prague : European Bird Census Council and BirdLife International, 2nd December 2008, 5 p.
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Publié le: 2009-02-02