Ceci est particulièrement vrai dans le contexte réglementaire actuel visant une couverture des sols de plus en plus importante à l’arrière-saison et obligeant d’avancer ou de postposer à des périodes parfois moins propices les labours ancestralement réalisés en automne. L’expérience des membres de l’association Greenotec apprend toutefois que le plus grand intérêt de la conduite (partiellement) en non-labour des cultures de pomme de terre est d’ordre organisationnel dans les unités de production où la plantation s’étale sur plusieurs semaines. En effet, si l’humidité du sol toujours plus importante en non-labour est pénalisante en début de saison, elle devient par contre un atout considérable en cours de plantation pour le façonnage des buttes. Tout est donc une question de répartition labour / non-labour, le ratio 75 % - 25 % caractérisant plusieurs des exploitations membres. Ainsi, à la question initiale « labour ou non-labour », la réponse finale au terme des quatre années d’expérimentation devrait peut-être être « labour et non-labour ». Au vu des résultats environnementalement discutables (tare terre la plus importante pour l'objet A6 - labour en janvier) des labours réalisés au cours de l’hiver et agronomiquement défavorables s’ils sont avancés en septembre (résultats 2007 et 2008), on peut sérieusement s’interroger sur le bienfondé d’exhorter les producteurs à postposer très tard (trop tard ?) l’utilisation de leur charrue entre autres dans un but antiérosif, la quantité de terre exportée in fine étant beaucoup plus importante que celle sensée s’écouler par ruissellement en hiver. Rappelons que l'érosion moyenne en Région wallonne est estimée à 2 t/ha/an (Sohier et Dautrebande, 2004), alors qu'en 2009 la tare terre du labour de janvier (A6) est de 11 tonnes supérieure à celle du labour de septembre (A5)...
On ne peut qu’espérer que le BSP (Bon Sens Paysan) puisse être entendu en haut niveau… mais cela nécessite peut-être un tout autre labe(o)ur…
L'équipe de l'ASBL Greenotec avec la collaboration de l'ASBL Fiwap.
Sources bibliographiques :
FAVRE L., BOIZARD H., ANCELIN O. et al. (2004). Pommes de terre. Les tassements du sol en profondeur limitent l'enracinement ! Perspectives agricoles n°337, septembre 2007, p. 58-61.
SOHIER C. et DAUTREBANDE S. (2004). Erosion hydrique des sols. In : Cellule Etat de l'Environnement wallon (2004). Tableau de bord de l’environnement wallon 2004. Jambes, B. : MRW - DGRNE, 160 p.
Les articles communiqués par l’ASBL Greenotec, que ce soit dans les Greenotélex ou sur son website, sont donnés à titre purement informatif et ne peuvent en aucun cas engager la responsabilité de l’association. Le sponsoring accepté par l’ASBL Greenotec pour permettre la réalisation de son but social n’équivaut pas à une certification ou agréation de la politique commerciale des sponsors. Toute reproduction ou copie de cet article, même partielle et quel que soit le moyen utilisé, ne peut se faire sans l'accord écrit préalable de l'ASBL Greenotec.