Les raisons invoquées
« La dernière machine que doit voir la parcelle avant le printemps, c’est le décompacteur ». C’est la raison la plus fréquemment avancée par les adeptes de l’inversion des opérations de décompactage et de semis, dans des contextes de ferme qui sont pourtant parfois très différents.
Quand le couvert est semé avec un combiné herse rotative - semoir, il en est ainsi dans certaines exploitations où la puissance de traction limitée ne permet pas d’intercaler une poutre entre le tracteur et la rotative, obligeant dès lors le découplage des opérations de décompactage et de semis de la culture intermédiaire. Si l’agriculteur souhaite comme beaucoup de ses pairs éviter de rouler sur un sol travaillé en profondeur, le décompactage en post-semis s’avère incontournable. Assez logiquement, il en est de même si le décompacteur et la rotative ne peuvent être couplés pour une question d’encombrement (décompacteur bipoutre par exemple). Certains qui utilisent une herse rotative pour semer les couverts préfèrent également décompacter après même s’ils pourraient le faire en un passage, et ce, pour obtenir une structure quelque peu motteuse à la surface : elle est le gage d’un hivernage correct, d’un minimum de glaçage au cours de l’hiver et d’un ressuyage accéléré au printemps (à éviter cependant par vent du Nord pour ne pas assécher excessivement le lit de semences).
Quand la rotative est bannie pour l’implantation des couverts (car coût élevé et ressuyage plus lent au printemps comme préalablement mentionné), l’agriculteur peut opter pour une implantation à la volée avec semoir électrique sur un quad ou directement monté sur le décompacteur. Même si la technique s’avère très économique, elle ne peut s’envisager avec succès dans la majorité des cas qu’avec de la moutarde blanche. Si l’agriculteur souhaite diversifier ses couverts sans ressortir la rotative, il devra recourir à une autre technique de semis : ceux qui se tournent vers l’avoine de printemps utilisent couramment un épandeur centrifuge à engrais (le semoir électrique n’est pratiquement pas envisageable pour une question de volume de trémie), d’autres qui choisissent des espèces plus délicates (comme la phacélie dont les semences doivent obligatoirement être à l’obscurité pour germer) devront mettre en œuvre un semoir avec une très bonne mise en terre (type semoir rapide à disques par exemple). Dans les deux cas, si l’agriculteur souhaite aussi ne plus rouler sur un sol travaillé en profondeur, le décompactage après le semis est obligatoire.